Le lait et les œufs peuvent-ils être éthiques ?

La plupart d’entre nous essayons de ne pas penser aux animaux que nous mangeons. Nous ne voulons pas savoir comment s’est déroulée leur vie, ni comment elle s’est terminée. Sans doute que personne ne se sera demandé qui ils étaient, s’ils étaient une mère, s’ils avaient des amis, s’ils étaient plutôt extravertis ou plutôt timides. Les personnes qui sont sensibles aux souffrances inutiles des animaux d’élevage choisissent d’être végétariens. Mais de plus en plus de gens découvrent que ces mêmes souffrances qu’ils refusent de cautionner, sont aussi répandues dans les industries des œufs et du lait. Elles sont simplement moins visibles.

La preuve que les animaux sont morts pour de la viande se trouve dans nos assiettes. Nous ne pouvons pas y échapper. Mais lorsque nous mangeons un œuf, en particulier s’il était labellisé plein air, nous pouvons apaiser notre conscience en imaginant la poule qui l’a pondu en train de se nourrir dans un champ ensoleillé. Et quand nous versons du lait dans notre tasse de thé, nous pouvons penser à la vache laitière qui nous l’a offert, en espérant qu’elle profite de sa journée dans une prairie.

Mais ce n’est pas comme ça que fonctionne l’élevage industriel.

Les poules pondeuses sont un race particulière de poules génétiquement optimisées pour pondre autant d’œufs que possible tout en consommant le moins d’aliments possible. C’est une question de rentabilité. En France, 69 % de tous les œufs proviennent d’oiseaux enfermés dans des batteries de cages. 6% proviennent de poules élevées en volière sans accès à l’extérieur et 25% proviennent d’élevages en volière avec accès au plein air. Ces élevages plein air ne correspondent pas aux images d’épinal d’une ferme avec une cour dans lesquelles les poules grattent la terre. Ce sont des entrepôts de type industriel avec des milliers d’oiseaux par bâtiments. Si le temps le permet, les poules auront accès à l’extérieur, qui n’est peut-être qu’une parcelle de terre, et de nombreux oiseaux ne la verront même pas. Les poules sont territoriales et les plus faibles d’entre-elles sont incapables de traverser le hangar pour trouver la voie de sortie.

Quel que soit le mode d’élevage, qu’il s’agisse d’un élevage label rouge, d’un élevage biologique ou d’un élevage en batterie, un sombre secret est partagé par toute l’industrie de l’œuf : celui des poussins mâles. Pour chaque éclosion d’un poussin femelle qui saura un jour pondre des œufs, un poussin mâle va aussi éclore, mais lui ne sera jamais capable de pondre. Il sera un oiseau bien trop maigre pour être élevé pour sa chair, alors l’industrie ne gaspillera pas d’argent à le nourrir. Il sera tué au premier jour de sa vie, broyé vivant dans les couvoirs français. C’est un business qui est sans pitié.

Et ce n’est pas beaucoup mieux pour les vaches. Pour produire du lait, une vache, comme tous les mammifères, doit d’abord être enceinte. Mais ce n’est pas son veau qui est recherché, c’est son lait. Si le veau est une femelle, elle sera séparée de sa mère quelques heures après la naissance et nourrie avec du lait de substitution. De sorte que le lait que sa mère a fait spécialement pour elle puisse être vendu. Le veau grandira et suivra peut-être sa mère dans l’industrie et, tout comme elle, subira les conséquences physiques des inséminations et des accouchements répétés, ainsi que de la traite quasi constante. Enceinte et allaitante à la fois, elle aussi finira épuisée à l’âge de cinq ou six ans. Trop faible pour être encore rentable, elle sera envoyée à l’abattoir. Sa fille la remplacera, pour que le cycle continue.

Pour les veaux mâles, leur avenir peut être encore plus court et plus sombre. Ils ne peuvent pas produire de lait et ne sont souvent pas de la bonne race bovine. Certains sont élevés pour la viande de veau, tandis que d’autres sont simplement abattus dans la cour, peu après la naissance. Et tout cela parce que nous voulons le lait que leur mère a fait pour eux.

Qu’il s’agisse d’un veau mâle ou femelle, la séparation à la naissance peut être déchirante pour la mère et son petit. On sait depuis longtemps que les vaches peuvent pleurer la perte de leurs veaux, et certaines beuglent pendant des jours, appelant désespérément leurs petits. L’impact émotionnel est incalculable. L’élimination des veaux mâles est une pratique routinière aussi courante dans les fermes familiales que dans les plus grosses unités de production hors-sol. C’est un problème structurel à l’industrie laitière.

Il est pourtant simple de choisir des alternatives bienveillantes : nous pouvons, par exemple, choisir du lait végétal pour notre café ou nos céréales de petit-déjeuner. Nous pouvons choisir de substituer les œufs dans les recettes pâtissières. Nous n’avons pas besoin de manger des produits d’origine animale, et de plus en plus de gens se tournent vers les alternatives vegan pour éviter de contribuer à de telles souffrances.

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